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Les fondements de la valeur d'une entreprise

La valeur d’entreprise (VE) correspond à la valeur de marché de l’actif économique et se compose donc de la valeur de la dette nette et de la valeur des capitaux propres. La valeur de l’entreprise se répartit donc entre les actionnaires et les créanciers.

Les déterminants de la valeur d’entreprise sont au nombre de trois : l’anticipation de rentabilité économique, la croissance attendue et le niveau de risque opérationnel. Ces trois paramètres sont intrinsèquement liés : une activité prévisionnelle en forte croissance associée à une rentabilité économique élevée (impact positif sur la VE) a souvent comme contrepartie un niveau de risque élevé (impact négatif sur la VE).

Le coût moyen pondéré du capital (WACC en franglais) est la rentabilité moyenne attendue par les pourvoyeurs de fonds de l’entreprise et correspond donc à la moyenne pondérée en valeur du coût des capitaux propres (KCP) et du coût de la dette (KD). Le premier représente la rémunération ex ante des actionnaires et est déterminé par le taux sans risque et la prime de risque tandis que le second est évalué par la somme du taux des emprunts d’État et du spread.

Une entreprise n’est en mesure de créer de la valeur que si sa rentabilité économique anticipée est supérieure à son coût moyen pondéré du capital. Dès lors, la valeur de marché de l’entreprise est supérieure à la valeur comptable de son actif économique. L’écart entre la rentabilité économique anticipée et le WACC est appelé rente.

La croissance de l’activité est indissociable de la rente dans la création de valeur. Ainsi, une entreprise dont la rente est négative détruira de la valeur en cas de croissance de son activité dans un premier temps, tandis qu’une rente positive impacte la valeur à la hausse en cas de croissance. Rente et croissance de l’activité ne sont généralement pas durables et suivent un cycle de marché qui les voit naître, croître et disparaître sous l’effet de la pression concurrentielle, technologique, réglementaire… L’anticipation d’une très forte croissance à moyen terme par les investisseurs peut justifier des niveaux de valorisation très élevés alors que l’entreprise ne crée pas de richesse à court terme