Fusions Acquisitions

Les autres méthodes d'évaluation et les écarts de valorisation

La méthode patrimoniale consiste à évaluer à leur valeur de marché les actifs et passifs de la société et donc à réévaluer les capitaux propres comptables des plus et moins-values identifiées. Ce travail peut être effectué selon deux optiques : une optique liquidative et une optique de la valeur d’usage. Le traitement fiscal dépend par la suite de l’approche adoptée. Le travail de l’évaluateur consiste, en partant du bilan, à s’interroger poste après poste sur la valeur des actifs et des passifs. La difficulté d’évaluer les actifs incorporels d’une entreprise rend cette méthode difficilement applicable en pratique.

L’approche « sum of the parts » est souvent utilisée pour un groupe avec différents métiers et consiste à valoriser chaque activité selon l’approche analogique ou intrinsèque. La valeur du groupe s’obtient par la suite en sommant ces valeurs desquelles sont déduits des ajustements (des frais non pris en compte dans l’analyse des différentes activités) et la valeur de la dette.

Les écarts de résultat entre les méthodes d’évaluation dépendent du niveau d’efficience du marché. En effet, dans un marché à l’équilibre, toutes les méthodes d’évaluation devraient conduire à la même valeur. En réalité, les marchés n’étant pas pleinement efficients, on trouve des écarts entre les résultats des diverses méthodes. Seule la confrontation des résultats obtenus par les différentes méthodes permet d’aboutir à une bonne conclusion.

Le concept des options réelles permet, à l’inverse des méthodes classiques d’évaluation, de prendre en compte le fait que les managers ont la capacité d’utiliser de nouvelles informations pour modifier les projets en cours. Cela revient donc à donner une valeur au temps, d’où la référence au concept d’option. Il existe trois grandes familles d’options réelles : attendre, croître ou réduire. Néanmoins, cette approche est rapidement limitée par la difficulté pratique de quantifier ces options réelles. L’approche optionnelle permet ainsi de modéliser la structure financière de l’entreprise et de considérer les capitaux propres comme une option d’achat sur l’actif économique à la valeur de la dette, tandis que les actionnaires disposent une option de vente de l’actif économique aux créanciers à la valeur de la dette.

Les décotes permettent de justifier les écarts entre valeur et prix ; elles peuvent être de plusieurs types. La décote de minoritaire traduit le fait qu’un actionnaire minoritaire est dépendant du majoritaire dans son accès au rendement et à la liquidité. La décote d’illiquidité traduit la difficulté de ne pas pouvoir revendre à son prix un titre financier du fait de l’étroitesse du marché. La décote de taille est issue de l’idée que les entreprises de taille modeste seraient plus risquées que leurs homologues de grande taille. La décote de holding et la décote de conglomérat résultent du fait que l’investisseur financier n’aime pas acheter un actif déjà diversifié.